vendredi 28 juin 2013

Restauration du puits de dérive - I

Bon, aujourd'hui je m'attaque au puits de dérive, qui à mon avis est la source principale d'entrée d'eau sur ma barque...

En partie haute, j'ai une superbe déchirure "réparée" comme un cochon avec de la colle néoprène... c'est bien ouvert...


Sur les extrémités, c'est bien aussi...


Je crois que j'ai un désordre aussi en dessous de la coque au niveau du puits de dérive...

J'ai commencé à poncer les couches de peinture jusqu'au polyester... en surface plate, ça va plutôt bien avec la ponceuse excentrique (quoique coté cale pieds, si j'avais su, j'aurais découpé mes panneaux un peu moins large pour offrir une surface de ponçage plus large...)

Par contre, je ne vois pas bien comment je vais m'en sortir pour poncer l'intérieur du puits... j'entends avec des machines hein... bon, d'accords ça va finir avec une cale et du papier de verre... pfff...

Le décapage du puits de dérive avance... ça m'a permis de constater que des réparations au mastic avaient précédemment été tentées et que le polyester était coupé à plusieurs endroits dans le retour à plat... une passoire quoi...

J'ai découvert d'autre parties qui étaient délaminées... ce qui (je pense) s'explique par les entrées d'eau répétées depuis les ouvertures découpées du puits de dérive...

 Je suis vraiment content d'avoir acheter ce truc...   j'aurai peut être du essayer de la mettre à l'eau avant d'entamer la réfection pour voir s'il flottait toujours...



Bon bah du coup, j'ai racheté 1kilo de résine afin de stratifier de nouveau au roving les parties enlevées avant de s'attaquer au déchirures proprement dites...

J'ai plaqué un tasseau (enrobé de cellofrais) avec des serres joints sur ma réparation afin d'avoir un résultat bien compact et sans bulle d'air... ça a bien fonctionné.


Stratification de la poutrelle en pied de mat

Je n'ai pas réalisé de congé pour maintenir la poutrelle en place... je n'ai pas de résine époxy... et j'ai lu que réaliser des congés avec de la résine poly chargée c'était un peu comme faire un Paris Brest avec de la pâte feuilletée... pourtant ça me tentait bien cette histoire de congé...

Bon, je décris la procédure pour les nuls comme moi... parce qu'en réalité il n'y a rien de sorcier :

Découpage de deux bandes de rowing (300 gr je crois... j'ai perdu l'étiquette de la pochette... pfff...  :-c  ) d'une largeur d'environ 12 cm, sur toute la longueur de la poutre (1 mètre 50 environ) de sorte à recouvrir la coque sur 4/5 centimètres et remonter sur la structure sur 7/8 centimètres...

Préparation de 150 ml de résine polyester avec 3 ml de durcisseur. J'ai toujours un doute sur la manière dont va se comporter le mélange alors je n'en ai pas fait de trop à chaque fois... c'est pire que le plâtre cette résine, ou au moins aussi couillon à travailler... en fait, ça va bien jusqu'à ce que ça n'aille plus du tout...  les 150 ml permettent d'enduire au pinceau "confortablement" les 4/5 centimètres de coque au pied de la poutre ainsi que la poutre elle même sur une hauteur de 8-10 centimètres, et ce sur toute la longueur de la poutre (que d'un seul coté hein!!)... il faut la même quantité pour enduire l'autre...

Idéalement, il faut un masque à cartouche parce que le lieux est particulièrement confiné et vraiment hostile... bon, j'ai fait sans... c'est pas bien...

Prévoir de perdre trois litres d'eau pendant la manœuvre... c'est l'horreur... la chaleur, les vapeurs toxiques... les gouttes de sueur ruisselant dans la résine fraîchement étalée... pfff...

Sortir de l'ouverture du coffre pour reprendre sa respiration (et la bande de rowing qu'on a oublié de prendre tout à l'heure) et hop posage de la bande de rowing toujours dans une posture de m@%¨^e sur la résine fraîchement déposée... coups de pinceau pour imprégner le rowing à la résine (je me demande si ce n'est pas le contraire...) , former l'angle et débuller...

Ressortir de nouveau la tête du trou... respirer...

J'ai préparé 50 ml de résine pour recouvrir ma bande imbibée... c'est pile poil ce qu'il faut pour un coté (ce qui fait globalement 200 ml pour chacun des cotés de la poutre.)

Barbouillage de cette nouvelle préparation sur la bande de rowing... et être content que ce soit terminé...  :-e

Ah oui nan, j'oubliai... il reste à faire la même chose de l'autre coté de la poutre...




Je ne me reste plus qu'à barbouiller de gel coat... faudra pas me dire que le bois à pris l'eau hein?!!!

J'en ai profité pour reprendre les parties craquées des omégas.



Mise en place de la poutrelle en pied de mat

Bon, ça y est la poutre est en place... J'ai du poncer la partie haute de 4 millimètres environs parce que ça butait vraiment fort lors de la mise en place en sous face du cockpit (qui semble plus basse en départ de coffre qu'au droit du pied de mat... bref...) 

J'avais pensé au départ à poncer en biais sur une dizaine de centimètres et puis entrer la pièce comme un bon bourrin... et puis j'ai eu un peu peur de tout péter...  :-c 

La structure est toutefois mise en place en force sur les 10 dernier centimètres, ce qui fait que globalement la sous face du cockpit vient vraiment en appuie sur la tête de ma structure, y compris au droit du pied de mat...  :-f 

J'ai mis de gros rubans de colle "colle tout sur tout" en dessous de ma structure pour collage avec le fonds de la coque... mouais... je crois que ce n'était pas nécessaire... d'une part parce qu'elle est contrainte en force et qu'elle sera stratée en partie basse et reprise en partie haute par le tasseau de chaque coté, et d'autre part (surtout) parce que le fond de la coque est incurvé vers le haut en direction de l'étrave... et qu’évidemment ma poutre ne peut adhérer d'un bout à l'autre au fonds de la coque puisqu'elle est rectiligne... pfff... j'aurai du le prévoir ça... faire un truc un peu arrondi d'un bon centimètre réparti sur la longueur de ma structure...

Le raboutage :


c'est une petite cale qu'on voit au bout...




On aperçoit sur cette photo qu'il va falloir reprendre la déchirure de la stratification sur l'oméga à gauche... pfff...  :-c




heu oui, j'y suis allé un peu fort avec la scie sauteuse... je vais remettre le bout lorsque je vais poser mes tasseaux...

Les extrémités du contreplaqué reprennent bien mon puits de dérive de chaque coté sur une quinzaine de centimètres... je suis plutôt content...  :-j

Construction de la poutrelle en pied de mat - II

Ce qui est bien lorsqu'on ne sait pas, bah, c'est que souvent c'est fait de travers... j'ai lu qu'il n'y avait rien de pire que la résine polyester pour adhérer au contre plaqué... pfff... je trouve que ça colle pas trop mal pourtant...

J'ai fini d'enduire mes deux cotés de structure en contre plaqué avec ma belle résine polyester.

J'ai acheté une grosse seringue de gavage en pharmacie (100ml) et une plus petite...

J'ai dosé 50ml de résine avec 1 ml de durcisseur à l'aide de mes belles seringues (j'en ai un litre, je ne sais pas comment je vais réussir à vider le pot...)

On peut conserver les seringues pour toute la durée des travaux... ça ne sèche ni ne colle à l'intérieur...

La préparation de 50 ml suffit parfaitement pour enduire une face. J'ai vidé toute ma préparation sur la plaque... La technique de la spatule (genre couteau de peintre d'une largeur de 8 cm) va plutôt bien pour enduire la surface (tel qu'on pourrait le faire avec du plâtre sur un mur...) ça permet d'aller vite, d'"appuyer" sur la résine pour tenter de la faire pénétrer dans les fibres du bois...

Préférez les coulures coté poutre coté coque, ça permet de reprendre la résine sur cette même surface (le dessous de cette poutre) avec la spatule dans la foulée...  :-o

Je trouve que ça a pas mal adsorbé tout de même...

J'ai arrondi les arrêtes basses de ma structure à l'aide d'une ponceuse à bande... ça attaque fort une ponceuse à bande si on ne prendre pas garde...  :-c

Alors évidemment, l'idéale aurait été d'arrondi les boiseries avant d'enduire à la résine (oui, nan, pas comme moi après polymérisation de l'ensemble... pfff... j'aurai du me faire une "to do list" plutôt que de tatoner comme ça...

Ce que j'ai fait ne suffira pas à épouser la forme de la coque... mais bon...





Construction cheap de la poutrelle en pied de mat - I

J'ai terminé ma structure coté pied de mat... les boiseries ont été collées avec une colle mastique "colle tout sur tout"... quelques équerres... contre plaqué collé et vissé sur la structure (bon là évidemment sur la photo un des cotés n'est pas posé)... serres joints... tout ça...


A vrai dire, j'ai fait le choix d'opter pour du bois classiquement traité et d'essence peu noble... les bois d'origines qui devaient être de belles essences ont fini en terreau... et j'imagine que seule une attention particulière au vidage de l'eau (lorsque le bateau est à terre) à l'intérieur de la double coque peut sauver véritablement ces boiseries, quelqu'en soit l'essence...  

Je vais raboter ou plutôt poncer la base de ma structure sur chacun des cotés de sorte à épouser au mieux la forme "un peu" en arrondie du fond de la coque... imprégner la sous face de cette même structure et les coté d'une résine poly sur une hauteur de dix centimètres environ...

J'ai laissé les contre plaqués déportés vers l'arrière d'une dizaine de centimètres de sorte à pouvoir reprendre le puits de dérive et les raboutés avec ceux qui doivent justement renforcer les cotés de ce puits de dérive...

Je pensais coller ma structure au fond de la coque puis coller une bande de roving en équerre sur une hauteur de cinq centimètres au droit du pied de ma structure sur toute la longueur... et enfin un coup de gel coat pour assurer l'étanchéité de l'ensemble...



J'ai tenté d'enduire à la résine polyester (je pensais avoir acheter de la résine epoxy...   :-e   ) j'ai du me tromper dans les proportions avec le durcisseur... le mélange a rapidement tourné en gel épais... tout juste eu le temps de plonger deux fois mon pinceau pour enduire les boiseries de ma structure... 

J'en ai refait 50 ml en diminuant la dose de durcisseur... et étalé ma préparation avec une spatule pour gagner un peu de temps... je vais acheter une seringue pour les prochains mélanges, ce sera plus précis... 

Par contre, j'ai tenté d'introduire ma structure à blanc depuis l'une des ouvertures réalisées dans le pont... et évidemment, l'ensemble est trop long pour être mis en place... ça bute sur la hauteur par endroits... il faut nécessairement pourvoir l'avancer plus vers l'étrave pour ensuite la caler vers l'arrière au droit du pied de mat... je vais couper une trentaine de centimètres du longeron que je rabouterai au mieux une fois la structure en place... tant pis... 




mercredi 26 juin 2013

Massacre à la tronçonneuse

Certains choisiront de procéder à la réfection depuis la petite ouverture offerte par la dépose du caisson, d'autres (experts) se tourneront vers le dépontage (voir le chouette site d'emca : http://emca445.monsite-orange.fr )... j'ai choisi pour être à l'aise d'ouvrir uniquement, pour l'instant, les deux premiers panneaux antidéparant du cockpit...

Alors, je vais détailler pour les inconscients comme moi qui ne verraient pas complètement comment réaliser la boucherie... ça pourrait aider certains à passer le cap de l’appréhension pour sombrer tranquillement dans l’inconscience... 

Je me suis attaqué aux deux zones diamantées sur l'avant du pont, de sorte à pouvoir accéder librement à la bordure du puits de dérive qui est ravagée, et puis surtout pouvoir introduire simplement mon montage traverse/support de pied de mat...

L'outillage est simple : une meuleuse, une scie sauteuse...

J'aurai pu choisi un disque de meuleuse fin... et puis j'ai laisser celui qui était déjà en place... je me demande même si ce n'était pas un disque pour tailler les parpaings...  :-e 

J'ai procédé en deux passages avec la meuleuse, un premier pour dessiner linéairement la découpe au droit de l'extérieur des derniers diamants et un second pour tailler l'entière épaisseur du polyester...


A ce stade, l'entrée du disque peut être délicat par endroit puis que les tasseaux fixés sur toute la longueur du pont au droit du contreplaqué (qui s'étant de chaque coté du longeron central depuis le pied de mat jusqu'au pont décaissé) pourraient ne pas être complètement pourris... et le bois n'étant pas trop ami avec le disque à meuler, il faut nécessairement peaufiner la découpe à la scie sauteuse... et puis pour terminer les découpes en bout de ligne, c'est moins grossier tout de même avec la scie sauteuse...


Faire attention en sortant les panneaux découpés, le mat découpé placé en congé est assez piquant...



On peut alors de nouveau pleurer... constater l'état de pourrissement des boiseries en bordure de puits de dérive... pffff... le contre plaqué est trempé et ça fait au moins trois ans que ce bateau n'a pas navigué...



J'ai découpé les bandes de mat qui tenaient ce qui restait de contreplaqué le long du puits de dérive... J'ai même une petite partie de stratifié du puits qui est délaminée, que j'ai virée et qu'il faudra nécessairement refaire (bon, ça ce n'est pas sorcier...)

Je  comprends mieux la forme creusée en arrondie du contreplaqué en support de pied de mat... en fait ces évidements servent à alléger la structure qui coure jusqu'à l'arrière du bateau...

La menuiserie est enlevée... le dernier pli du contreplaqué est solidement collé au puits de dérive... pour s'apercevoir par la suite que le roving en dessous est délaminé par les infiltrations d'eau... il faudra enlever ces parties et stratifier de nouveau...

Les omégas longitudinaux sont plutôt bien décollés... c'est cool...

J'ai eu la malheur de m'intéresser à l'arrière du puits de dérive... sous la tourelles d'écoute de la grande voile... et oui, la poutre est également pourrie... j'ai siffloté et fait comme si je n'avais rien vu...

L'état des lieux


La restauration de cette antiquité passe nécessairement par l'ouverture du capot de la bail à spi... rien de compliqué, il suffit de se munir d'un cutter, d'un tournevis.



Découpage du mastique au cutter :


Dévissage des vis inox en périphérie du caisson, mis en levier du tournevis pour écarter la surface de contact mastiquée... et hop, nous voilà avec un beau caisson stratifié en main...

J'ai retrouvé un peu d'eau au fond, je pense qu'il s'agit de condensation, le voilier n'ayant pas été mis à l'eau depuis un petit bout de temps...

La poutrelle entre le puits de dérive et l'étrave est désagrégée... je peux passer le doigt à travers... pffffff... pleine d'eau... pfffff!



Il convient alors de s'atteler (comme tout le monde) à la reconstruction de cette pièce qui m'a l'air tout de même un peu spéciale dans sa conception, la poutrelle m'ayant l'air évidée pile poil au droit du support de mat... comme quoi la force exercée ne doit pas être énorme...

Je l'ai sortie délicatement en découpant  les rares morceaux de mat qui restaient collés en bout de structure...




Le tasseau en partie basse est totalement inexistant... même pas quelques miettes... même pas un peu de terreau... rien... incroyable...

Le reste est en lambeau...

J'ai tout de même pu prendre les mesures pour la reconstruire.



Je me suis demandé s'il n'était pas plus simple d'utiliser la méthode des poutrelles de coffrage en bois, et puis rainurer, c'est plus compliqué pour moi que d'assembler quatre tasseaux à recouvrir de deux plaques en contre plaqué.

A mon sens, le tasseau en partie basse de la structure est continuellement en contact avec l'eau (même si c'est peu) entrant à l'intérieur de la coque. Je suis demandé s'il n'était pas envisageable d'y placer un tasseau en composite tel que ceux vendus pour servir de lambourde dans la construction des terrasses en lame composite.

Tous comptes faits, je vais refaire à l'identique avec des matériaux simples, en prenant soin de rendre la partie basse insensible à la putréfaction...

mardi 25 juin 2013

Une acquisition à l'aveugle

Corail pour un voilier... ça fait un peu...  :-c   pffff... Il parait qu'il ne faut pas changer la dénomination sinon ça porte malheur... Il doit tout de même y avoir une limite au respect de cette règle nan? 

Bon, alors, on va garder le nom de ce petit Gouteron Simoun 485 que ma petite famille vient d'acquérir... il s'appelle Corail...  :-e

J'ai créé ce petit blog pour partager la restauration qui va être entamée. Je ne prétendrai pas inventer l'eau tiède au  travers des sujets évoqués... tout juste appliquer et regrouper les différentes astuces et techniques de restauration glanées en parcourant divers forums.

Présentation de la bestiole :


C'est un 485 dans toute sa splendeur, marqué de tous les travers apparents (je dis "apparent" parce que les surprises sont réservées à l'intérieur de la double coque en fait...) affectant ce type de bateau... 
  • la dérive hs, 
  • lèvres en bordure du puits de dérive hs, 
  • quelques micro fissures du gelcoat, 
  • quelques belles fissures apparentes, 
  • un cockpit un peu mous par endroits... 
 Bref, il y a un peu de travail avant de le mettre à l'eau...

Mon ambition est d'abord de sécuriser le voilier et pouvoir naviguer en famille dans la joie, tel qu'on pourrait le faire dans une 2CV conservée dans son jus, sur une route de campagne, le panier à pique-nique dans le coffre...   :-o

J'ai lu que l'année de fabrication figurait sur une plaque apposée sur la coque... bon, celle du mien a visiblement disparue... j'ai cru comprendre qu'il était possible d'identifier cette année depuis un éventuel marquage au niveau de la jonction de la coque et du pont sur l'arrière... je n'ai pas trouvé ce marquage...


Par contre, je ne dispose pas de nable en tableau arrière... ce qui laisse penser qu'il s'agit d'un 485 de première génération...